Le financement participatif  sur le marché Français

Le financement participatif sur le marché Français

Le financement participatif sur le marché Français

Zencap Asset Management est une société de gestion entrepreneuriale spécialisée sur la dette privée, détenue à 52 % par le Groupe OFI dont les principaux actionnaires sont la MACIF et la MATMUT. Depuis 2009, Zencap Asset Management a développé des expertises complémentaires sur cette classe d’actifs, dont la dette infrastructure, la dette immobilière et la dette d’entreprise. L’équipe de gestion profite des synergies sur ces différents segments pour proposer aux investisseurs éligibles recherchant du rendement, des solutions offrant un profil de risque équilibré et un accès privilégié au financement de l’économie en Europe. Au 30 septembre 2019, Zencap Asset Management totalisait 2,4 milliards d’euros d’encours engagés en gestion et mandat de conseil.

Experts

Richard Jacquet

Président de Zencap Asset Management

p>Au départ, l’idée est aussi généreuse qu’enthousiasmante : permettre aux investisseurs particuliers de participer directement au financement de petites entreprises proches de chez eux, ou offrir l’accès au crédit à la consommation à des personnes qui sinon en seraient exclues. Dans un contexte de taux bas, cet investissement a le mérite en outre, d’offrir du rendement et de la transparence, en présentant concrètement la destination des montants apportés. 

Sur cette base, des champions français se sont créés. Mettons de côté le don avec ou sans contrepartie (KissKissBankBank, Ulule…), qui se différencie d’une approche investisseur. Ces acteurs sont spécialisés dans le crédit à la consommation (Younited Credit…), le financement des TPE-PME (October, Credit.fr, WeShareBonds…), l’affacturage (Finexcap…), le financement de programmes immobiliers (Anaxago, Wiseed…), ou les énergies renouvelables (Lendosphere, Lendopolis…). 

Autant de secteurs d’activité où ces nouvelles sociétés viennent concurrencer les acteurs bancaires de la place. Les banques françaises prêtent traditionnellement à des taux très compétitifs et ont peu de pitié pour les nouveaux entrants comptant cibler leurs clientèles de particuliers ou de TPE/PME. Au fil des années, Abbey National, Barclays, Deutsche Bank, Banque Sanpaolo, CaixaBank… n’ont pas conservé leur implantation en France ou ont changé de stratégie. 

Sauf à se positionner par défaut sur des cibles de clientèles à risque estimé élevé par les banques, il restait donc aux nouveaux financeurs Fintech, afin de croître sur le marché français, à développer d’autres avantages compétitifs différenciants : qualité de l’interface, simplicité de la démarche, temps de réactivité… Au bout de quelques années de développement réussi, l’évolution du positionnement stratégique de ces champions a suivi plusieurs voies. 

  • Développement d’offres complémentaires en tant que prestataires de services. La qualité des outils développés, souvent novateurs, ont  été déployés au sein d’institutions financières (BPI, par exemple, s’appuie sur des outils de Younited creditpour son offre de financement aux TPE). 
  • Internationalisation de manière rapide. Des marchés comme l’Italie, l’Espagne ou l’Allemagne présentent, sur de nombreux secteurs, une moindre concurrence des banques ou des marges plus généreuses qu’en France.
  • Perfectionnement des modèles de scoring. Sur le marché français, les acteurs peuvent s’appuyer de plus en plus sur leur trackrecord et leur courbe d’apprentissage, plutôt que sur des données tierces et des hypothèses théoriques, afin d’affiner leurs modèles. Ils gagnent donc en compétitivité, souvent sur des segments de clientèle bien précis. 

Une fois ce constat posé, quelle est alors l’attractivité de placement sur ces plateformes de financement pour les investisseurs ?  

Mettons d’emblée de côté le cas particulier des financements des fonds propres des promoteurs immobiliers, sur 12 à 24 mois et avec des rendements proches de 10%. Ces financements ne répondent pas pour le moment à une approche financière classique dans la mesure où le risque ne s’est globalement pas encore réalisé. L’appréhension du couple rendement/risque par l’investisseur est donc par construction faussée. 

Dans le cas général, un investisseur particulier aura toujours intérêt à arbitrer en faveur d’un temps de réflexion pour comprendre un projet et son risque de crédit, plutôt que de se précipiter pour en avoir une quote-part dans une frénésie équivalente à celle d’un Black Friday. 

S’il ne souhaite pas se livrer à une telle analyse ou n’en a pas la possibilité, il importera avant tout que le montant total qu’il compte investir lui permette une diversification suffisante, quitte à choisir une approche systématique de financement de tous les nouveaux projets sur la plateforme répondant à ses critères. Il pourra ainsi espérer, avec une probabilité raisonnable, un rendement net de défauts de quelques pourcents, et ayant l’avantage significatif d’être décorrélé de ses autres placements (marchés boursiers actions, obligataires, immobilier…).  

Le ticket d’investissement nécessaire à cet investisseur représente donc au moins une vingtaine de lignes de financement en direct, dans une approche prudente. Sachant qu’un investissement sur une plateforme n’est en général pas liquide et sujet à risque de non-récupération du capital, le montant engagé par l’investisseur particulier ne pourra donc être qu’une quote-part limitée de son patrimoine financier. Ces arguments mis bout à bout limitent ainsi l’opportunité d’investir via des plateformes à des particuliers avertis et dont le patrimoine financier est déjà conséquent. 

Pour les mêmes raisons, ces plateformes de financement représentent une opportunité de rendement et de diversification attractive pour les investisseurs institutionnels et les fonds (OPC). Ces derniers ont désormais souvent la possibilité d’investir via des véhicules dans l’ensemble des opérations sélectionnées par les plateformes (qu’elles visent des emprunteurs particuliers ou des TPE/PME). Dans certains cas, ces mêmes investisseurs peuvent, notamment via des fonds dédiés, sélectionner sur la base d’un cahier des charges un profil type d’opérations (exclusions de secteurs, de zones géographiques ou de maturités). Ces investissements, bénéficiant d’une taille critique, ont un écart-type limité par rapport à l’objectif de rendement, offrent une transparence appréciable sur les portefeuilles investis, et sont un moyen efficace de diversification géographique et de décorrélation par rapport aux marchés. 

Comme les OPCI en leur temps, savamment pensés pour l’investissement immobilier des particuliers et qui attirèrent surtout des investisseurs professionnels, le financement participatif s’avère finalement particulièrement adapté aux investisseurs institutionnels et aux fonds d’investissement. 

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